Ce texte est paru en juin 2014 sur la revue en ligne Contrepoints http://www.contrepoints.org/2014/06/03/167818-climat-22-verites-qui-derangent; une version anglaise en a été mise en ligne en mai 2015 sur http://wattsupwiththat.com/2015/05/12/22-very-inconvenient-climate-truths/. 600 commentaires de lecteurs ont conduit à corriger quelques coquilles et à préciser quelques points sur certaines des 22 fiches jointes.
Climat : 22 vérités qui dérangent…
Publié le 3 juin 2014 dans Contrepoints/Environnement
Voici 22 raisons de douter des thèses du GIEC. Par Jean-Pierre Bardinet, ingénieur ENSEM, avec l’aide du physicien Pierre Beslu, ancien chef de département au CEA
Selon le discours officiel du GIEC, « la science a parlé », et tout opposant sceptique est passible d’être ostracisé. Car il faut faire vite ! Voilà plus de 30 ans que l’on nous rabâche qu’il y a extrême urgence et que la Planète ne pourra plus être sauvée d’ici trois à cinq ans (et même 500 jours selon Laurent Fabius !…), que la Planète risque de devenir une « poêle à frire » (sur le feu, bien sûr) si nous ne réduisons pas drastiquement nos émissions de CO2 , à n’importe quel prix, même au prix de la décroissance, de la misère et de la ruine de nos économies.
Or, toute personne ayant une assez bonne culture scientifique, et qui se donne la peine de travailler la question, en arrive très vite à la conclusion que les thèses du GIEC sont fausses, pour nombre de raisons, dont voici une liste non exhaustive.
- La TMAG (Température Moyenne Annuelle Globale) est stable depuis 1997, malgré une augmentation continue de la teneur de l’air en CO2: comment alors soutenir un rapport de causalité entre la croissance de la concentration du gaz carbonique et celle de la température ? (Discussion: p. 4)
- Les émissions humaines de CO2 depuis 1997 représentent 37% de ce que l’homme a envoyé dans l’atmosphère depuis le début de la Révolution industrielle. Or, on vient de le voir, pendant cette période, la température s’est stabilisée. Comment alors soutenir un rapport de causalité entre émissions anthropiques de CO2 et augmentation de la TMAG ? (Discussion: p. 10)
[Note 1. Depuis 1880, la seule période de covariation entre la TMAG et la teneur en CO2 fut 1978-1997. De 1910 à 1940 la TMAG a progressé au même rythme qu’en 1978-1997 alors que les émissions étaient insignifiantes. De 1950 à 1978, alors que les émissions de CO2 s’envolaient, la TMAG a baissé. L’analyse des carottes de Vostok montre que c’est la hausse de la température qui fait croître le CO2 dans l’atmosphère (par dégazage) et non l’inverse. Ce processus vaut toujours et encore de nos jours, même pour de petites variations de température, le retard du CO2 étant alors de quelques mois.]
- D’autant que la part anthropique du CO2 atmosphérique n’est que d’environ 6% (analyse isotopique) au lieu de 25% à 30% selon le GIEC. (Discussion: p. 14)
- L’absorption annuelle du dioxyde de carbone par les océans et par la végétation, quelle que soit l’origine de ce CO2, naturelle ou anthropique, est proportionnelle au stock de CO2 dans l’air et à une durée de vie de 5 à 6 ans environ au lieu des cent ans dits par l’IPCC-GIEC (Discussion: p. 15) [1]
- Les variations de la TMAG sont en gros “sinusoïdales”, avec une période de 60 ans qui correspond aux mouvements du soleil par rapport au centre de gravité du système solaire, superposée à des cycles de plus longue période, notamment 210 ans et 1000 ans. Nous sommes à un maximum des “sinusoïdes” de 60 ans et 210 ans, et donc un refroidissement peut être attendu dans les prochaines années, comme ce fut le cas après 1950. (Discussion: p. 20)
- Il y a un phénomène de saturation de l’absorption du rayonnement de la surface par le CO2. Si vous prenez une source d’IR à large spectre (corps chauffé à 1000°C, par exemple) et mesurez avec un spectromètre ce qui reste après la traversée de l’équivalent quelques dizaines de mètres d’atmosphère, vous verrez que les bandes du CO2 (4,3 et 15 microns) ont été entièrement absorbées et remplacées par le spectre d’émission du CO2 qui rayonne à la température du gaz. Donc l’atmosphère au-dessus de quelques dizaines de mètres ne voit, sur les bandes d’absorption du CO2, plus rien des émissions de la surface; le rajout de CO2 ne change alors presque plus rien, si ce n’est que l’épaisseur optique augmente. (Discussion: p. 22)
- Dans le passé géologique le taux de CO2 a été 20 fois supérieur au taux de CO2 actuel, et il n’y a pas eu d’emballement des températures ! Pourquoi nos misérables émissions de CO2 auraient-elles à présent un impact cataclysmique, alors que les lois de la Nature sont invariantes dans le temps et l’espace ? (Discussion: p. 27)
- Les niveaux océaniques montent d’environ 1,3 mm/an d’après les mesures des marégraphes (valeur après correction de la subsidence ou de l’émergence du rocher, maintenant mesurée avec précision par GPS); aucune accélération n’a été observée ces dernières années; les mesures à Brest depuis 1807 et à Marseille depuis la fin du dix-neuvième siècle sont, avant correction GPS, un peu moindres que 1,3 mm/an. (Discussion: p. 29)
- Le “hot spot” (« point chaud ») prévu en zone tropicale par les “modèles” comme le détaille le rapport AR4 (2007) du GIEC devait être LA preuve indubitable du rôle du CO2 et des contre-réactions “amplificatrices ” de la vapeur d’eau sur la TMAG. Il n’a pas été détecté, donc il n’existe pas. (Discussion: p. 34)
- La teneur de l’air en vapeur d’eau est en gros constante et celle de l’air de la haute troposphère diminue, alors que le GIEC avait prévu l’inverse – sa contre-réaction positive ! – quand augmente la teneur de l’air en CO2. La contre-réaction réelle de la vapeur d’eau, suite à des changements de température, est donc négative, stabilisatrice. (Discussion: p. 37)
- La surface de la banquise australe a augmenté chaque année depuis le début des observations satellitaires (1979) et elle atteint actuellement des records de superficie. (Discussion: p. 39)
- La somme des surfaces des deux banquises, dont les variations sont en opposition de phase, est à peu près constante, donc la contribution des banquises à l’albedo du globe n’a pas diminué[2]. (Discussion: p.40)
- Les mesures des 3500 sondes océaniques ARGO montrent, depuis leur mise en service en 2003, un très léger refroidissement des océans (hors Océan Austral), entre la surface et 700 à 1000 m de profondeur. (Discussion: p. 42)
- Le flux IR (infrarouge) quittant la haute atmosphère vers le cosmos a plutôt augmenté depuis 1974, contrairement aux affirmations d’un supposé “déséquilibre radiatif” du globe; il n’y a pas d’effet “couverture” par les “Gaz à Effet de Serre“. (Discussion: p. 45)
- La loi de Stefan-Boltzmann n’est pas applicable aux gaz, qui ne sont pas des corps noirs, ni des corps gris, alors que la “communauté” du GIEC l’applique aux gaz. (Discussion: p. 46)
- Les gaz-traces absorbent le rayonnement de la surface et rayonnent à leur température qui, en altitude, est, la plupart du temps, moindre que celle de la surface terrestre; ils ne peuvent en aucun cas “réchauffer” la surface: voir le second principe de la thermodynamique qui interdit le transfert spontané de chaleur d’un corps plus froid à un corps plus chaud. (Discussion: p. 49)
- Ce sont les températures qui ont toujours piloté les variations du CO2, jamais l’inverse. À notre époque, les incréments de la teneur de l’air en CO2 suivent très exactement l’anomalie des températures intertropicales. (Discussion: p. 51)
- Le projet CLOUD du CERN teste la théorie de Svensmark-Shaviv qui concerne le rôle des rayons cosmiques dans la formation des nuages bas; le flux de rayons cosmiques est modulé par l’activité magnétique du soleil; les premiers résultats, assez positifs, ont été publiés dans Nature. (Discussion: p. 55)
- Les modèles climatiques numériques diffèrent entre eux quant aux paramétrages de tout ce qui a trait à la vapeur d’eau, aux nuages, aux banquises, et n’en savent pas reproduire les évolutions. Le projet Earthshine, mesure les variations de la réflectance de la Terre, vue de la Lune quand elle n’est éclairée que par notre planète, et montre que cette réflectance varie essentiellement selon l’ennuagement. Elle a, selon les données sur l’ennuagement, décru de 1984 à 1998 et augmenté par la suite jusqu’en 2004, soit une assez bonne covariation avec la TMAG. (Discussion: p. 57)
- Les projections des modèles numériques divergent entre elles pour de toutes petites modifications des conditions initiales et s’écartent toujours plus des observations. Un modèle numérique n’est pas une preuve scientifique, et, quand il est réfuté par l’observation, c’est qu’il est faux et doit être abandonné, ou, au mieux, audité et revu en détail. On attend toujours l’abandon ou la révision des modèles numériques financés par les contribuables et mis en avant par le GIEC pour “démontrer” son attribution au CO2 d’une partie des changements passés de température et ses prophéties de catastrophes à venir. (Discussion: p. 60)
- De toute manière, comme le disait le GIEC dans son troisième rapport (IPCC TAR, 2001) “nous avons affaire système non linéaire chaotique couplé, et par conséquent des prévisions à long terme des états futurs du climat sont impossibles”. Pourquoi cela aurait-il changé depuis 2001 ? Sûrement pas pour des raisons scientifiques. Il y a des alternatives aux modèles numériques instables employés par le GIEC: les techniques d’identification de processus maintenant largement employées en ingénierie, finance, “data-mining”, etc. ont été appliquées avec succès aux évolutions climatiques. (Discussion: p. 63)
- Enfin le GIEC n’est ni un organisme scientifique, ni un organisme indépendant: le Résumé à l’Intention des Décideurs (en anglais Summary for Policy Makers), est le seul texte lu par les instances internationales, les politiques et les média; il est rédigé sous le contrôle étroit des représentants des États et sous la surveillance des ONG. La composition des instances dirigeantes du GIEC montre une minorité de scientifiques très majoritairement engagés dans l’idéologie environnementale, et une majorité de représentants des ONG environnementalistes et des États. (Discussion: p.68)
[1] nota: le GIEC entretient une confusion entre la durée de vie d’une molécule de CO2 dans l’air et le temps qu’il faudrait pour que se dissipe l’effet de l’injection à un moment donné dans l’air de dioxyde de carbone, dioxyde absorbé par les océans et la végétation et longtemps après, retourné à l’atmosphère; on a cru utile d’ajouter au texte de 2014 une page pour clarifier ce sujet rendu –volontairement (?)- très opaque et confus.
[2] nota: l’extension récente de la surface de la banquise antarctique au delà du cercle polaire aurait même augmenté le flux solaire rétrodiffusé ou réfléchi http://nsidc.org/data/seaice_index/images/daily_images/S_bm_extent_hires.png
Discussions : voir document PDF joint à cet article